Une vidéo où l'on se rend compte de l'attachement que l'on peut avoir pour cet artiste :
http://www.tvvendee.fr/video-TVV_le_journal_20120124_08.aspx
Le sculpteur Henry Murail, né à Paulx, et qui vivait dans la région de Challans depuis plus de trente ans, est décédé dimanche, à l’âge de 79 ans. Cet artiste que beaucoup comparaient à Aristide Maillol, a réalisé de nombreuses œuvres, souvent visibles dans l’espace public. On lui doit notamment Adagio, cette sculpture située à l’entrée de l’hôpital de Challans, symbole de quiétude. C’est également lui qui a façonné la Marianne qui trône dans la mairie de la capitale maraîchine. Ses commandes monumentales sont devenues des repères dans plusieurs villes, comme la baigneuse aux formes généreuses de Saint-Jean-de-Monts, la statue du Colonel de Sairigné à Moutiers-les-Mauxfaits ou celle du Maréchal Leclerc devant la mairie de Nantes.
article de Ouest France
Le sculpteur challandais Henry Murail, décédé dimanche, DL;a laissé son empreinte dans la ville LES HERBIERS. L'histoire :
Elle devait s'appeler La Source mais n'a jamais porté son nom. La statue de bronze représentant une femme assise sur un rocher et tendant le bras, oeuvre de Henry Murail, a été érigée en 1994 dans la Grande Rue. Une commande faite par la ville. « Les conduites d'eaux usées étaient abîmées. Nous avons profité de cette réfection pour entreprendre l'aménagement de la Grande Rue et élargir les trottoirs », explique Jeanne Briand qui fut maire des Herbiers de 1989 à 1995.
La statue suscita quelques polémiques au conseil municipal notamment dans les rangs de l'opposition. « À l'époque, elle n'a pas fait l'unanimité », confirme le maire Marcel Albert.
La présence de la statue en ce lieu faisait partir d'un plan d'intégration paysager. « Cette statue devait s'appeler la Source. Un circuit d'eau avait été réalisé tout au long de la rue. La coulée d'eau a ensuite été bouchée. On y a mis de la terre et de la végétation. »
« Je connaissais bien Henry Murail », poursuit Jeanne Briand. « On retrouve beaucoup de ses oeuvres sur la côte vendéenne. » Durant sa vie, le sculpteur challandais a animé de nombreux cours de sculpture. « C'était quelqu'un de très convivial, très simple et très chaleureux qui voulait transmettre sa passion de la sculpture aux jeunes. »
La baigneuse de Saint Jean de Monts
Cette sculpture d'Henry Murail symbolise la prédominance de l'eau dans cette cité
balnéaire. La Baigneuse ouvre magnifiquement l’avenue de la Mer face à la plage. Tout un symbole puisque cette avenue est l’ancienne allée de sapins, conduisant à la mer, et qui vit la
naissance de la station balnéaire dans les années 1900.
Elle a été inaugurée le 11 décembre 1999.
Le 27 avril 2009, voilà ce qu'écrivait l'enseignante de ses petits enfants Adèle et Romane :
Mr Henry MURAIL est sculpteur, mais c’est aussi le grand-père d’Adèle et Romane de notre école. Il est venu dans notre classe, aujourd’hui lundi 27 avril 2009, pour nous parler de son oeuvre et de son métier. Il a sculpté des statues que nous voyons dans les villes : "La Baigneuse" à St Jean-de-Monts, "Adaggio" devant l’hôpital à Challans ou la statue du Général Leclerc à Nantes. Il a réalisé de nombreuses sculptures pour des commandes ou pour sa création personnelle.Il sculpte d’abord de la terre glaise, ensuite,il fait un moulage en plâtre, puis un moule en caoutchouc et c’est un autre artisan qui coule le bronze. Ses sculpteurs préférés sont Michel Ange et Aristide Maillol.Il a appris son métier au côté de Godelaine, puis de Jean Fréour. Il est passionné de sculpture et demande souvent son avis à Maurice Filonneau, le peintre, son ami. Merci à Mr MURAIL d’être venu dans notre classe.
Avec Henry Murail, véritable " obsédé " du beau, le nu féminin est à la fois terrain d'aventure et source inépuisable d'émerveillement. Pas le moindre sentiment trouble ne se dégage de ces femmes taillées dans la pierre et le plâtre ou fondues dans le bronze, et qui, au contraire, laissent échapper des parfums d'une pureté étonnante et saisissante. Un sentiment de quiétude, de légèreté, entoure ces personnages muets auxquels la grâce seule donne un langage. L'art Henry Murail est tout en confidence. Sa sculpture est proche de la poésie et ses nus lumineux sont comme les vers de Rainer Maria Rilke : doux et intelligents ...
J'espère cher Monsieur Henry MURAIL que vous allez être reçu par vos maîtres et surtout par votre modèle, Aristide MAILLOL.
Grâce à votre fils Denis, je me suis passionnée pour la sculpture alors que je ne suis vraiment pas douée pour le volume, une qualité qui vous a été reconnue dès votre plus jeune âge.
Vous avez consacré votre vie à la sculpture, et surtout à l'enseignement, votre fils continue dans cette voie et lorsqu'on a eu la chance de participer à l'un de ses ateliers, il est difficile de trouver un autre professeur. Il m'a permis de réaliser de belles pièces malgré mon peu d'expérience et de don.
Je garde, comme livre de chevet, grâce à lui, "Conversations de Maillol" d'Henri Frère - un petit bijou !!
MERCI.
Je recherche tous les articles sur le décès de ce grand sculpteur :
Le sculpteur Henry Murail s’est éteint dimanche, à l’âge de 80 ans. Challandais de coeur – il résidait dans la commune depuis 1975 – il nourissait “une passion dévorante pour la sculpture”, témoignent deux de ses fils, Jacques et l’aîné Denis, lui aussi sculpteur. La famille Murail compte neuf enfants. Michelle, l’épouse discrète, a tenu un rôle déterminant dans sa carrière.
Henry Murail est né à Paulx (Loire-Atlantique) en 1932. Elève au séminaire de Legé à dix ans, il découvre le dessin et l’aquarelle au côté du peintre nantais Georges Eveillard, puis travaille un an comme apprenti chez un ébéniste. En 1948, il rejoint son parrain, curé à Sainte-Marie sur Mer. C’est là qu’il croise le sculpteur-statutaire Marcel Godelaine. Apprenti pendant cinq ans à ses côtés, il apprend à modeler et à tailler le bois et la pierre. “Il lui a permis d’être multi-formes dans son art”. Henry Murail avait trouvé sa voie.
En 1953, il suit à l’école des Beaux-Arts de Nantes les cours du soir du sculpteur Jean Mazuet, auteur du Monument des 50 otages. Il apprend à sculpter les corps. Il épouse Michelle en 1954. De 1956 à 1964, devant faire face à ses nouvelles responsabilités familiales, il travaille comme comptable puis commerçant. En 1965, il décide de revenir à ses premiers amours et produit des sculptures d’ornement, sur commande. Il réalise de grands bas-reliefs en bois, dont ceux de l’Hôtel de la Lande Saint-Martin (Vertou).
“Communiquer sa passion”
Amoureux de son art, Henry Murail aime aussi le partager avec le public. En 1969, il s’installe à Saint-Jean, où il crée l’atelier “Art et vacances” avec l’aide de sa femme, qu’il anima pendant plus de quinze ans. Ce club accueillait durant l’été au palais des Congrès, des stagiaires qui venaient s’initier aux métiers d’art : sculpture sur bois et sur pierre, poterie-céramique, peinture sur soie. “Pour eux, c’est la joie de créer, la joie de se découvrir des talents insoupçonnés” commentait en 1978 l’artiste. Les enfants participaient également à des ateliers créés par la municipalité de l’époque. “Communiquer sa passion, c’était très important” disent ses fils.
Magali Dupont
Lire la suite dans Le Courrier Vendéen du jeudi 26 janvier 2012.