Tout au long d'une carrière de près de soixante-dix ans, Louise Bourgeois a créé un corpus d'œuvres riche et toujours innovateur, en côtoyant certains des principaux mouvements d'avant-garde du XXe siècle, comme le surréalisme, l'expressionnisme abstrait et le post-minimalisme, sans renoncer à sa propre vision créative. Bien que la peinture, le dessin, la gravure et la performance aient aussi leur place dans l'œuvre de Louise Bourgeois, l'artiste est surtout connue pour ses sculptures, qu'elles soient intimes ou monumentales, dans lesquelles elle emploie diverses matières comme le bois, le bronze, le latex, le marbre et le tissu. Son œuvre est très personnelle, avec de fréquentes références à une enfance douloureuse marquée par un père infidèle et une mère affectueuse mais complice de la situation, et en même temps universelle, puisqu'elle affronte le défi aigre-doux d'être un humain.
Maman, de près de 9 mètres de hauteur, est l'une des sculptures les plus ambitieuses de Bourgeois ; elle appartient à une série qui s'inspire de l'araignée, un motif qui apparut pour la première fois dans plusieurs dessins réalisés par l'artiste dans les années 1940 et qui occupa une place centrale dans son œuvre dans les années 1990. Les araignées, que Bourgeois présente comme un hommage à sa mère, qui était tisseuse, mettent en évidence la duplicité de la maternité : la mère est à la fois protectrice et déprédatrice. L'araignée utilise la soie pour fabriquer le cocon mais aussi pour capturer sa proie ; la maternité incarne ainsi force et fragilité. Ces ambigüités se reflètent avec intensité dans cette Maman gigantesque, abominablement soutenue par des pattes évoquant des arcs gothiques et fonctionnant en même temps comme une cage, un terrier protégeant un sac rempli d'œufs adhérant dangereusement à son abdomen. L'araignée provoque peur et panique mais sa hauteur imposante, en équilibre surprenant sur des pattes légères, transmet une vulnérabilité presque émouvante.
J'ai découvert l'araignée de Louise BOURGEOIS devant le musée Guggenheim à BILBAO. Elle m'a fascinée et après l'avoir admirée je ne regarde plus les araignées de la même façon, aussi lorsque j'ai admiré les photos de Bernard sur son blog (http://mauges.over-blog.com/article-automne-120916871.html), j'ai eu envie de vous montrer les toiles prises par Bernard qui m'a très gentiment donné ses photos pour vous les offrir et à la suite les araignées de L.B. à Bilbao, à Paris, à Abu Dhabi, à Tokio et à Ottawa.
J'ai pris certaines photos sur internet - je les retirerai à première demande et par avance je vous prie de bien vouloir m'excuser.
Musée Guggenheim et les photos de Bernard (http://mauges.over-blog.com/article-automne-120916871.html)